1. La place et le rôle de l’administration & du service public
L’administration française, placée sous l’autorité d’un pouvoir politique élu, s’organise à trois différents niveaux :
- l’administration d’État est rattachée au pouvoir exécutif, lui est subordonnée (art. 20 de la Constitution) et ses compétences s’étendent à l’ensemble du territoire et aux enjeux nationaux.
- l’administration territoriale est placée sous l’autorité des collectivités territoriales dont les missions sont ciblées sur la région, le département ou la commune,
- les établissements publics aux compétences spécialisées relèvent de l’État ou d’une collectivité territoriale.
La notion de service public s’applique aux activités d’intérêt général prises en charge par une personne publique ou par une personne privée mais sous le contrôle d’une personne publique.
Le régime juridique du service public est organisé autour de trois grands principes : continuité du service public, égalité devant le service public, adaptabilité ou mutabilité du service public, ce dernier principe étant présenté comme un corollaire de la continuité. Cela signifie que le service public ne doit pas demeurer immobile face aux évolutions de la société ; il doit suivre et s’adapter aux besoins des usagers. Il doit être en progrès.
C’est dans cet esprit que s’inscrit la réflexion de Galilée.sp qui travaille, par un dialogue constructif et innovant, en partenariat avec les collaborateurs privés du service public.
2. Les enjeux d’aujourd’hui
Au cours des dernières années, la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) a entraîné des modifications profondes, parfois même des « bouleversements », dans l’organisation et la gestion des administrations de l’Etat, tant au niveau central qu’au niveau déconcentré.
La suppression de nombreuses structures a entraîné la forte diminution des postes d’encadrement ou de débouché ; le rapprochement rapide de missions, de services et donc d’agents de culture et de métier très différents n’ont pu être obtenus sans conséquences.
Sur le terrain, le ressenti de ces réformes est souvent vécu et exprimé comme une application à marche forcée. Dans le même temps, le déficit d’accompagnement pédagogique a été dénoncé et expliqué comme résultant de la sous-estimation voire du manque d’anticipation de l’ampleur du processus.
Une désaffection marquée, voire un rejet de la RGPP a pu être noté par une grande majorité des cadres de la fonction publique d’État, alors même que le bien-fondé de ses objectifs (la modernisation de l’Etat) n’est guère contestable. La démarche de modernisation de l’action publique (MAP) désormais mise en avant avec le processus de décentralisation et l’Acte III engagé sont autant d’éléments qui méritent attention et sur lesquels Galilée.sp peut et doit avoir ses propres analyses et orientations à développer.
Comment faire ?
Il faut reconnaître que, parce qu’elle a posé les bases de l’administration de demain, la RGPP est porteuse d’enjeux managériaux majeurs, face auxquels les outils et les procédures d’aujourd’hui apparaissent encore insuffisants, voire inadaptés.
Il faut reconnaître aussi que cette mise en mouvement a mis en évidence des limites managériales et que le profil des dirigeants publics doit évoluer pour être en phase avec les responsabilités aujourd’hui confiées au service public dans une France en transition.
Mais surtout, il faut oser innover, travailler sur les contraintes pour les dépasser, expérimenter pour inventer de nouveaux modèles, associer les agents et les usagers dans un cadre partenarial. A la lumière des enseignements à tirer de la RGPP, la MAP impose d’ouvrir sans délai de nouveaux chantiers, riches de réflexions et d’actions.
Malgré les grands acquis qui ont fait de la fonction publique française un modèle de neutralité, les grands axes des dispositifs de gestion des ressources humaines ont été conçus il y a plus de 50 ans voire au XIX° siècle. Ceci explique des déphasages et des inadaptations par rapport aux opérations de terrain qui ont besoin d’être plus dynamiques.
Les fonctions de plus en plus complexes des collectivités publiques exigent de nouveaux profils de compétences pour apporter une réponse intégrée aux besoins, dans des domaines très divers.
Pour permettre à l’État de s’acquitter avec efficacité et économie de ses taches complexes et imbriquées les unes aux autres, il faut promouvoir une fonction publique indépendante, polyvalente, hautement adaptable et mobile, se distinguant par son efficacité et son sens des responsabilités.
3. Le positionnement et la stratégie d’action de Galilée.sp
L’association Galilée.sp se propose d’apporter des éléments de réponse concrets à la question ambitieuse : « quelle fonction publique d’État au vingt et unième siècle?»
À cette fin, Galilée.spse veut force d’accompagnement des changements.
3.1. Avec une approche par l’action et l’expérimentation :
- En prenant en compte l’administration d’aujourd’hui avec ses femmes, ses hommes te ses usagers ;
- En contribuant à soutenir la motivation, en prenant en compte et en s’adressant au « malaise des cadres » quand et là où il existe ;
- En soutenant et développant les capacités d’organisation et de gestion du changement ;
- En proposant ses analyses et interventions de manière ciblée pour faire face aux évolutions dès aujourd’hui‘hui et anticiper celles de demain ;
- En s’attachant à étudier et à tirer les enseignements des évolutions des autres grandes fonctions publiques internationales et plus particulièrement européennes.
Dans ce contexte, Galilée.sp s’offre comme soutien aux professionnels qui partagent les valeurs d’efficacité, de reconnaissance et de valorisation du potentiel ainsi que de respect des relations humaines afin de piloter avec pragmatisme les nouveaux projets du service public.
3.2 Avec une méthode de travail en UPR et en interconnexion
L’approche opérationnelle et concrète se conçoit et se développe dans les UPR (Unités Partenariales et de Recherche) et en interconnexion pour favoriser les échanges entre les acteurs et les bénéficiaires de l’action publique.
À ce jour, Galilée.sp a mis en place quatre UPR :
- « Économie Sociale et Solidaire », pour mieux identifier les besoins, les ressorts et les apports des mondes mutualiste, coopératifs, associatifs et des entreprises de l’ESS ;
- « Jeunes », tournée vers l’emploi et l’intégration des juniors ;
- « Nouvel Impératif Productif » pour contribuer à une réflexion publique renouvelée sur un ressourcement de l’économie réelle;
- « Fonctions publiques et territoires en actions », pour en préciser les domaines et les fonctionnements.
Les thèmes prioritaires d’intervention sont définis au sein du conseil d’administration.
3.3 Avec un programme de travail articulé autour de trois axes
- Une stratégie de développement et de soutien à l’initiative et l’innovation managériale en accompagnant le changement par le coaching d’organisation, d’équipe et de dirigeants et en mobilisant le potentiel des seniors ;
- La gouvernance publique et sa lisibilité, en travaillant à la certification des comptes publics, à la performance publique, à la déontologie des parcours des hauts potentiels de l’État ainsi qu’à la régulation des services publics ;
- Une nouvelle représentation et une nouvelle culture des âges et des enjeux générationnels.
Ces axes stratégiques sont susceptibles d’évoluer dans le temps en fonction des travaux engagés et des opportunités que Galilée.sp identifiera. À ce stade, l’association se veut pragmatique et adopte une démarche incrémentale.