Hubert Védrine, à l’invitation d’Associés en finance et du professeur Bertand Jacquillat, est intervenu le 7 février 2013 devant un parterre de 150 chefs et représentants d’entreprises privées et publiques pour présenter son analyse et sa conception des enjeux stratégiques mondiaux actuels. Sa conférence « Les incertitudes géopolitiques et leurs impacts » a donné lieu à une prise de notes d’ensemble par Yves Chevalier, membre du directoire du Fonds de réserve pour les retraites, qui est consultable dans la rubrique « Etudes » de notre Blog (associationgalilée.wordpress.com).
A l’issue de son intervention, Hubert Védrine a répondu à quelques questions de l’auditoire et parmi elles à la question posée par Catherine Gras, présidente de Galilée.sp.
CG : Et la France dans ce contexte global ? Comment son Etat, ses services publics, sa fonction publique peuvent-ils être des atouts ?
HV : Nombre de Pays souffrent davantage d’un déficit d’Etat que d’un excès. Mais l’Etat n’est un atout que s’il se concentre sur ses vraies tâches et sur des priorités pertinentes. Or, la France est un pays qui s’est « nombrilisé ». Les Français avaient une conception de l’universalité qui revenait à projeter leur vision et leurs valeurs sur le reste du monde. Or, aujourd’hui, c’est le monde extérieur qui se projette sur la France. Il y a des mondialisateurs et des mondialisés. Notre vision de l’universalité en est profondément perturbée. Pour ma part, je suis libéral sur le plan économique mais je pense que l’Etat est nécessaire. Toutefois, la réforme de l’Etat, qu’on l’appelle RGPP ou d’un autre nom, n’est pas assez convaincante et porteuse de sens. Il y a donc encore beaucoup de travail devant nous.