Greta THUNBERG est une jeune suédoise de seize ans qui s’est fait connaître en séchant les cours chaque vendredi, pour manifester contre le réchauffement climatique, en s’asseyant devant le Parlement de son pays.
Le dernier jour de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP24), vendredi 14 décembre 2018, à Katowice en Pologne, elle a déclaré à la tribune :
« Notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches dans des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui payent pour le luxe de quelques-uns.
Beaucoup disent que la Suède n’est qu’un petit pays et que ce que nous faisons n’a pas d’importance. Mais j’ai appris qu’on n’est jamais trop petit pour faire une différence.
Et si quelques enfants peuvent faire les gros titres partout dans le monde simplement parce qu’ils ne vont pas à l’école imaginez ce que nous pouvons faire ensemble si nous le voulons. Mais pour cela nous devons parler clairement même si ça peut être inconfortable.
Vous parlez de croissance économique verte et durable parce que vous avez peur d’être impopulaires. Vous parlez de poursuivre les mêmes mauvaises idées qui nous ont mis dans cette situation alors que la seule réaction logique est de tirer le frein à main. Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même ce fardeau, vous nous le laissez à nous, les enfants. Mais je me moque d’être populaire. Je tiens à la justice climatique et à une planète vivante. Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à une petite poignée de gens de continuer à gagner d’énormes sommes d’argent.
En 2078 je fêterai mes 75 ans. Si j’ai des enfants peut-être qu’ils passeront cette journée avec moi. Peut-être qu’ils me demanderont de parler de vous. Peut-être qu’ils me demanderont pourquoi vous n’avez rien fait alors qu’il était encore temps d’agir. Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout et pourtant vous volez leur futur sous leurs yeux. Jusqu’à ce que vous vous concentriez sur ce qui doit être fait plutôt que sur ce qui est politiquement possible, il n’y a aucun espoir. Nous ne pouvons pas résoudre une crise sans la traiter comme telle. Nous devons laisser les énergies fossiles dans le sol, et nous devons nous concentrer sur l’équité. Et si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système, alors peut-être devons-nous changer de système. Nous ne sommes pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de s’inquiéter. Vous nous avez ignorés par le passé, et vous nous ignorerez encore. Nous sommes à court d’excuses et nous sommes à court de temps. Nous sommes venus ici pour vous dire que c’est l’heure du changement que cela vous plaise ou non. Le vrai pouvoir appartient au peuple. Merci. »