On connaissait déjà le slogan « Parce que vous le valez bien ! » mais cette fois ci-avec la liste définitive des commissaires européens (enfin au complet !) qui doit être publiée au journal officiel de l’Union européenne le slogan c’est : « Des femmes parce qu’il le faut bien ! »
On veut sans doute y mettre de l’enthousiasme mais on sent au fond de la coupe comme un arrière-goût de dépit et de résignation.
Décidément c’est contraints que les hommes politiques acceptent les femmes parmi eux.
D’ici à ce qu’ils se lèvent pour leur laisser la place il y a sans doute encore loin !
Son Président a présenté la liste définitive des futurs commissaires européens après s’être arraché les cheveux pour obtenir a minima autant de femmes que dans l’exécutif sortant !
Après avoir tapé du poing sur la table, promis l’attribution de postes prestigieux aux Etats qui nommeraient une femme, et malgré la mobilisation d’une organisation d’associations de femmes.*
Rien n’y fait !
La future commission devrait compter 9 femmes et 19 hommes : Ouf, le compte est bon semble nous dire Jean-Claude Juncker tant il a sué sang et eau !
Dans son esprit il pense avoir évité le verdict négatif à l’occasion du vote d’octobre sur l’ensemble de sa Commission.
La tradition des comptes est bien ancienne dans nos lettres françaises : on se souvient du malade imaginaire, d’Harpagon, mais ce compte- ci s’il n’est pas bon semble bien de la même veine sauf que le rire n’y est pas !
Quand l »égalité entre les femmes et les hommes est l’un des principes fondamentaux du droit communautaire.
Quand la Commission européenne adopte en 2010 une stratégie quinquennale pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes avec pour objectif de remédier aux déséquilibres dans toutes ses politiques.
Quand l’Europe dispose de ressources, 27% des parlementaires dans 28 Etats membres, 27 %des ministres, 37% d’eurodéputées.
Alors quoi ! Ce qui vaudrait ici ne vaudrait point-là ?
Ce qui vaut en dehors de la Commission ne vaudrait point en son sein ?
Mais il est vrai que ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement qui nomment leur commissaire européen et ce sont des hommes. Seules 5 femmes sont à la tête des pays européens.
C’est cette représentation qui de fait se reproduit de mandat en mandat.
C’est un des principaux problèmes, quelques soient les principes affichés dans les textes dits « sacrés », car on voit bien que l’on importe là au cœur même de l’exécutif les dysfonctionnements des systèmes politiques.
C’est encore une occasion manquée de faire de bons comptes !
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*Le Lobby européen des femmes
Retrouvez l’article de Sylvette sur le site
http://www.huffingtonpost.fr/../../sylvette-dionisi/parite-commission-europeenne_b_5789102.html