Pour le premier petit déjeuner de 2023, Galilée.sp a invité Pierre Bauby, spécialiste des services publics au niveau national et européen, membre de la Commission scientifique « Services publics, entreprises publiques » du CIRIEC-France et Président de RAP (Reconstruire l’action publique). Il interviendra sur le thème
« Les services publics au miroir des Lumières »
Présentation de Pierre Bauby d’après l’article du Maitron par Alain Monchablon
Né le 10 mars 1943 à Paris (XVe arr.) ; ingénieur ; syndicaliste étudiant (UNEF, MNEF) ; responsable du PSU, dirigeant marxiste-léniniste puis militant socialiste.
Pierre Bauby est né à Paris, fils unique d’un couple catholique pratiquant, et actif dans les associations catholiques. Son père, Lucien Bauby, après avoir été agriculteur était devenu employé d’EDF et militait à la CFTC, sa mère, née Odette Macard était secrétaire. Après des études primaires dans des établissements privés, il rejoignit le lycée Condorcet, où il obtint, après deux échecs, un bac C en 1964. Sympathisant des JC, il avait participé comme lycéen au mouvement contre la guerre d’Algérie. Il était entré à la fin 1962 à l’École d’électricité industrielle de Paris, qui n’exigeait pas le baccalauréat, et obtint son diplôme en 1966, songeant à entrer à EDF. À cette date, après avoir présidé l’association des élèves de l’école, il était depuis 1964 élu au bureau national de l’UGE (union des grandes écoles) qui rassemblait entre autres les écoles d’ingénieurs, et était associée à l’UNEF. Il gagna alors Lyon où il venait d’être admis à l’Institut d’études politiques, car n’entendant pas être seulement ingénieur, ses rencontres militantes à l’UGE l’avaient rendu désireux de suivre cet ordre d’enseignement. Adhérent du PSU depuis 1965, il fut membre du bureau fédéral du Rhône de 1966 à 1968. En même temps il continuait à s’investir dans le mouvement étudiant : président de la section locale de la MNEF (mutuelle nationale des étudiants de France) liée à l’UNEF, il contribua à établir la mixité dans les résidences universitaires de la mutuelle, mouvement qui gagnait alors l’ensemble des cités universitaires. Président de l’Association générale des étudiants de Lyon en 1967-1968 et donc actif dans le mouvement de mai lyonnais, il partageait l’orientation PSU de la direction nationale de l’UNEF, et fut candidat de ce parti aux élections législatives de juin 1968 dans le Rhône, obtenant contre Louis Joxe environ 5 % des voix. Ayant obtenu son diplôme de l’IEP de Lyon, il fut de février à mai 1969 président national de la MNEF toujours liée au PSU. En même temps il entrait comme ingénieur à EDF où il fit toute sa carrière jusqu’en 2003, militant à la CFDT jusqu’en 1981 puis à la CGT jusqu’en 1990, étant permanent de l’un puis l’autre syndicat. Partisan de la « Gauche révolutionnaire » au sein du PSU depuis 1969, il quitta ce dernier en 1972, et adhéra avec sa tendance en 1974 au PCMLF (Parti communiste marxiste-léniniste de France, une des organisations maoïstes). Devenu membre du comité central de ce parti, de son bureau politique (1975) et de son secrétariat (1980), il en fut désigné comme porte-parole et pré-candidat de ce dernier après sa légalisation (1978) à l’élection présidentielle de 1981, sans pouvoir recueillir les signatures nécessaires. Il contribua, non sans difficultés, à l’appel du PCMLF à voter Mitterrand au second tour de l’élection présidentielle, puis à la transformation de ce parti en PAC (Parti de l’alternative communiste) en 1986 et finalement à son autodissolution en 1989. Entre-temps il avait repris des études de science politique, obtenant son doctorat en 1990. Adhérent au PS depuis 1995, il en devint délégué national aux services publics, son domaine de prédilection sur lequel il écrivit plusieurs études, donnant des conférences à l’IEP de Paris et à l’ENA. Depuis 1992, il a constitué un réseau européen de défense et promotion des services publics à Bruxelles.
ŒUVRE : Outre la participation à diverses publications (« Politis », « M. ») : L’État-stratège, Éditions ouvrières, 1991. — Les services publics au défi de l’Europe, Éditions ouvrières, 1993. — Électricité et société, InterÉditions, 1994. — Pour une citoyenneté européenne, quels services publics ? Éditions de l’Atelier, 1994. — Le service public, Flammarion, 1997. — Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
SOURCES : Arch. Nat., Fonds UNEF (46 AS). — A. Belden Fields, Trotskyism and Maoism, theory and practice in France and the USA, Praeger, New York 1988. — Correspondance avec le militant.
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15900, notice BAUBY Pierre par Alain Monchablon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.
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Présentation de l’association RAP (« Reconstruire l’action publique »)
Pierre Bauby et Reconstruire l’Action Publique participent régulièrement à des formations et enseignements. Domaines principaux de compétences : l’européanisation des services d’intérêt général (services publics) ; la régulation des services publics ; l’évaluation des services publics ; les deux modèles de service public en France ; les services publics délégués en France ; le service public de l’eau ; histoire et perspectives du système électrique ; l’énergie en Europe ; financement des services publics et aides d’Etat ; la politique communautaire de concurrence ; lobbying, réseaux et intégration européenne ; histoire et institutions de la construction européenne ; l’action publique en recomposition ; reconstruire l’action publique, etc. Pierre Bauby et Reconstruire l’Action Publique ont conduit des activités de conseil pour les institutions européennes (évaluation des services d’intérêt économique général ; cohésion économique, sociale et territoriale ; eau et assainissement), pour la SNCF. Ils participent en 2009 en partenariat avec l’association EUROPA) à une étude pour le CEEP (« Mapping of the public services »). En 2012, ils ont mené pour CESI Bruxelles une étude sur les valeurs du Protocole n°26 sur les services d’intérêt général du Traité de Lisbonne et en 2014 ils ont publié le rapport Europe dans le cadre du projet GOLD III (troisième Rapport Global sur la Décentralisation et la Démocratie Locale) de l’organisation mondiale UCLG-CGLU (Cités et gouvernements locaux unis). Pierre Bauby est également directeur de l’Observatoire de l’action publique de la Fondation JeanJaurès (www.jean-jaures.org/index.php/La-fondation/Observatoire-de-l-action-publique)