par Catherine Gras
Alors même que des bâtiments publics sont dévastés et pillés en France – même des bibliothèques municipales, des médiathèques, des centres de loisirs et des écoles ! – les émotions de stupéfaction, les colères et les peurs, l’impression d’impuissance et l’envie que « ça change pour plus jamais ça » sont perceptibles dans la population des gens qui sont touchés directement et aussi dans celles et ceux qui sont géographiquement plus loin de ces rues incendiées.
Que peut-on faire quand on n’est ni sur place, ni élu, ni représentant de l’ordre ni membre des forces de sécurité républicaine ?
Réfléchir ensemble et continuer à lire !
Lire un livre paru récemment, écrit par un auteur de la société civile qui a été élu à un poste de responsabilité démocratique important puisqu’il est président du CESE français, le « Conseil Économique, Social et Environnemental »
Crise de défiance, d’efficacité, de légitimité… Et si la crise démocratique était en fait une crise de croissance de la démocratie, le symptôme d’une envie d’expression populaire qui ne trouve plus de débouchés dans le modèle démocratique tel qu’il fonctionne aujourd’hui ?
Dans son essai intitulé Repoussons les frontières de la démocratie, paru aux Éditions de l’Aube, Thierry Beaudet, Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), entend prendre part au débat incontournable et plus que jamais d’actualité dans le contexte actuel, sur les perspectives de notre démocratie et le fonctionnement de nos institutions. Souvent évoqué, souvent différé…nul doute que le sujet (qui devrait être transpartisan) ne pourra pas continuer d’être éludé !
Face aux défis immenses, économiques, sociaux, environnementaux il y a urgence à trouver les voies pour débattre collectivement des sujets
de fond. Il y a urgence à inventer un nouveau chainage démocratique dans lequel les mécanismes de délibération collective, de participation citoyenne, dont les conventions citoyennes sont un exemple, ont toute leur place pour donner à notre système démocratique le souffle
et l’élan qui lui manquent.
Pour Thierry Beaudet, Président du Conseil économique Social et Environnemental :
« Les habits de notre démocratie craquent de toutes parts, tant notre société d’individus, toujours plus complexe, a grandi et mûri. Les élections ne font plus recette, la défiance est générale envers toute autorité. Face à cette crise de croissance de notre idéal démocratique, de nouvelles pratiques politiques s’imposent, qui associent l’ensemble des citoyens. La participation citoyenne, encore balbutiante dans notre pays, est un retour aux sources de la démocratie, par le tirage au sort, par des exercices de délibération collective, par la co-construction systématique des politiques publiques. Face aux défis sociaux et écologiques de notre siècle, il nous faut d’urgence apprendre à refaire démocratie, débattre ensemble des sujets de fond, plutôt qu’entretenir des clivages en vase clos. Affaiblis et contestés, nos gouvernants ont augmenté le volume de la participation citoyenne, ils ne peuvent y rester sourds. »
Qu’écrivions-nous en 2017 dans notre livre Pour une nouvelle philosophie de l’action publique.
La Fonction publique, on y croit, voilà pourquoi !
« Nous sommes en train de vivre une Nouvelle Renaissance, avec DES MÉTHODES qui ne sont pas coûteuses et dont la ressource est infinie. Elle a une nouvelle épistémologie et une nouvelle philosophie. Elle est profondément humaniste et met l’Homme au centre.
Nous accédons à la conscience collective que nous sommes en train de vivre cette nouvelle époque. La possibilité collective de travailler et de façonner avec créativité notre univers de vie est bien là ; nous pouvons revoir notre rapport à l’environnement, notre façon de vivre nos relations
aux autres, notre travail, notre cadre républicain, nos solidarités.
Nous pouvons vivre cette Nouvelle Renaissance en conscience et l’accompagner plutôt que de continuer à nous « enfoncer » avec les anciennes recettes. Cela ne veut pas dire que tout va changer du jour au lendemain. Cela veut dire que nous pouvons nous donner les moyens d’inventer ensemble le nouveau monde pour Faire Renaissance.
Ce que nous proposons ? Comme des jardiniers, irriguer ceux qui sont asséchés et mettre en arrosage automatique ceux qui ne sont QUE sur la toile et dans le virtuel pour leur permettre de vivre du concret en lien avec d’autres.
L’ENJEU EST DE REMETTRE LA CRÉATIVITÉ COLLECTIVE AU SERVICE DE LA REVITALISATION DU PAYS EN NOUS APPUYANT SUR … L’ADMINISTRATION PUBLIQUE et SA FONCTION PUBLIQUE. Si çà, ce n’est pas un renversement de perspective ! » page. 206
Cette orientation est celle de Galilée.sp depuis sa création en 2011 et c’est même sa raison d’être, avec méthode et à partir d’une réflexion sur les missions et le fonctionnement des grandes administrations et des services publics.
Donc lisons ! Et sentons-nous disponibles pour contribuer à une refondation du projet démocratique et républicain !
Catherine Gras
Présidente du Conseil d’orientation de Galilée.sp
Crédit photo EvelyneCohenLemoine 2021