Mercredi 9 février prochain, pour ce premier petit-déjeuner 2022 organisé à la fois en mode « présentiel » et « distanciel » (voir les modalités d’inscription à cette conférence ci-dessous), Galilée.sp accueillera Roland Gori, psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie de l’Université Aix-Marseille.
En avril 2020 lors du premier confinement dû à la pandémie, Roland Gori avait accepté de faire l’expérience des petits déjeuners de Galilée.sp en mode virtuel pour traiter de « la nudité du pouvoir ».
Avant cela, il était venu à Bercy en 2018 pour tenter d’apporter des réponses à une question qui est toujours d’actualité : la démocratie est-elle soluble dans le numérique ?
La semaine prochaine, à l’occasion de la publication de son dernier ouvrage, « la fabrique de nos servitudes », Roland Gori traitera le sujet suivant :
« Humanisme et utilitarisme »
En guise d’introduction à ce thème, voici un extrait d’une tribune publiée en août dernier dans le journal « Libération » : « Aujourd’hui, un nouvel humanisme critique s’impose. Il exige une modification profonde de nos philosophies de l’éducation, de la recherche et de la santé. Nous sommes en état d’urgence de devoir nous reconnaître comme les «ayants droit» de la terre et de la vie, formant avec les autres, humains, espèces, vivants, nature, une communauté d’indivision au sein de laquelle s’activent nos affects sociaux ». (Extrait d’une tribune publiée le 25 août 2021 dans Libération)
Et un extrait de la présentation de ce dernier ouvrage disponible sur le site de l’éditeur :
» Dans nos sociétés de contrôle, l’information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Les informations, molécules de la vie sociale, deviennent les sujets de l’existence, les vé-ritables cibles des pouvoirs politiques et économiques. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes. Les idéologies scientifiques viennent souvent légitimer ce « naturalisme économique » transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de ses compétences en vue des compétitions à venir.
Les fabriques de servitude mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l’efficacité technique, de l’illusion d’un bonheur procuré par les algorithmes et la mondialisation marchande. Pour en sortir, il nous faut modifier nos habitus et nos habitudes, restaurer la force révolutionnaire du langage et de la métaphore, rétablir le pouvoir des fictions. Les ordres existants ont toujours haï les utopies, la puissance de leur imagination et de leurs expériences de pensée. L’utopie ne se réduit pas à un genre littéraire, à une rêverie politique d’un futur improbable, elle constitue une position éthique et politique, un style, un foyer de liberté.
Dans l’histoire des esclavages et des luttes sociales, les « marronnages », par la danse, le chant, le récit et le conte, ont été des voies d’émancipation. Résister aux fabriques de nos servitudes par l’utopie est une nouvelle manière d’agir et de penser l’infini, le complexe, l’instable, le multiple, le divers que le vivant exige. Il y a urgence à détourner l’utile pour en faire du Beau, emmêler le vivant au Vrai et faire chuter sa majuscule pour que nos vies ne soient pas minuscules ».
Pour rappel, les inscriptions à ce petit déjeuner (participation en présentiel ou par visio-conférence) se fontt en adressant un courriel à
gildeleuil@gmail.com
Après inscription, le lien pour rejoindre la visio-conférence vous sera communiqué par courriel.