Etre Principale de collège au temps du coronavirus…
Le 3 novembre dernier, Galilée.sp recevait « l’invitée du jour », Laurence Foglia, principale de collège à la retraite depuis septembre dernier, pour apporter un témoignage sur ce qu’elle avait vécu lors du premier confinement, de mars à mai 2020,aux côtés de ses collègues administratifs, les professeurs, les élèves et leurs parents.
Le cadre de l’intervention de Laurence Foglia : présentation par Anne-Marie Perret, Galilée.sp
Lorsqu’en juin/juillet dernier, nous avons établi un programme prévisionnel des « petits déjeuners » de Galilée, nous venions de sortir de près de 2 mois de confinement. Nous avions la sensation que ce virus malfaisant et dangereux était derrière nous… et que « les jours heureux », eux, étaient de retour…
Nous savons désormais qu’il n’en est rien puisque le reconfinement vient d’être décrété pour au moins 4 semaines…. Et que parallèlement à la recrudescence de la pandémie, le virus mortel du terrorisme islamiste multiplie les attentats et les assassinats les plus odieux qui soient, au premier rang desquels celui de Samuel Paty, professeur d’histoire/géographie au collège du Bois d’Aulne de Conflans Sainte Honorine…
Laurence Foglia, notre invitée du jour, a été Principale au Collège André Chénier d’Eaubonne (95) jusqu’au 1er septembre de cette année, date de son départ à la retraite. Au moment où nous avions choisi le thème de ce petit déjeuner « être Principale de collège au temps du coronavirus », nous n’imaginions pas qu’au-delà de son témoignage sur une situation totalement inédite en milieu scolaire, nous serions amenés à évoquer les événements actuels au cours des échanges qui suivront sa présentation, au lendemain de l’hommage à Samuel Paty organisé dans les établissements scolaires.
Vous trouverez ci-après l’intégralité de l’intervention de Laurence Foglia. Nous vous en souhaitons bonne lecture, car il y a matière à méditation… ET action !
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La communauté éducative face à une situation inédite…
J’ai été Principale du collège André Chénier, dans le val d’Oise, pendant quatre ans. Je parle au passé car je suis à la retraite depuis le 1er septembre 2020 ; la dernière année de ma carrière s’est donc déroulée sous le signe du confinement, ce dont je viens témoigner aujourd’hui devant vous. Il s’agit ici de faire le récit de ce que j’ai vécu et de comment je l’ai vécu, sans d’autre prétention que d’illustrer, parfois de dénoncer, une situation exceptionnelle et dramatique par moments. Je vous livrerai donc des faits, et les réflexions et analyses qu’ils ont suscités chez moi, en choisissant comme angle d’analyse les personnes et leur positionnement face à cette crise.
Il me semble important de commencer par une rapide présentation de l’établissement, en insistant sur le climat qui le caractérise, plus que sur une photographie « technique », bien qu’elle ne soit pas à négliger non plus. D’une part, je ne suis pas très attachée aux présentations chiffrées et autres « power point », souvent attendus par l’institution. Et d’autre part, je pense que, face à cette crise inédite, ce sont les relations et les dispositifs pré-existants entre les différents membres de la communauté éducative au sens large, qui ont conditionné le déroulement du confinement. Cette intrusion extra-ordinaire dans un quotidien bien rôdé n’a fait qu’amplifier les comportements et les réactions déjà présents mais plus dilués dans la réalité habituelle. J’aurai l’occasion de revenir sur ce point.
Une photographie du collège…
Donc, pour commencer, une photographie du collège André Chénier :
C’est un collège de banlieue parisienne, enclavé entre deux cités rivales et une petite zone pavillonnaire, avec une population très hétérogène et de grands écarts de niveau entre les 620 élèves (40% de familles très défavorisées, 40% de moyennement favorisées et 20% de très favorisées).
43 professeurs, moyenne d’âge de 45 ans, peu de mouvements
L’équipe de direction élargie se compose d’une principale et de son adjointe, une adjointe gestionnaire et une CPE (Conseiller Principal d’Education )
10 agents, 2 secrétaires, 5 AED (assistants d’éducation) et 5 AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap)
Un dispositif ULIS Unités Localisées d’Inclusion Scolaires pour les élèves atteints de troubles sévères du langage et des apprentissages, une trentaine d’élèves à besoins particuliers (PPS projet personnalisé de scolarisation et PAP Plan d’Accompagnement personnalisé).
Un dispositif UPE2A Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants accueillant une vingtaine d’adolescents primo-arrivants
Un établissement dynamique
Cet établissement est particulièrement dynamique, avec « un noyau dur » d’enseignants investis et soucieux d’agir : six voyages par an en moyenne, CNRD (Concours national de la résistance et de la déportation, collège au cinéma, projets autour du numérique, actions de prévention, suivi des élèves, formations sur site et individuelles, etc. L’objectif commun à tous est d’ouvrir le collège et permettre aux élèves d’accéder à la culture sous toutes ses formes. Les parents sont plutôt positifs et soutenants (les élus au Conseil d’Administration).
Avec quel pilotage ?
Mon mode de pilotage est basé sur un management participatif, et une garantie, autant que faire se peut, du bien-être au travail pour tous. J’ai toujours considéré comme une chance de pouvoir diriger un tel établissement. Peut-être ai-je tendance à idéaliser ce qui devient un souvenir ? Toujours est-il que, jusqu’au 16 mars, les semaines s’enchaînaient classiquement : beaucoup de médiations, de réunions, de rendez-vous…
L’annonce du confinement…Que faire ? COMMENT faire ?
Cette routine fut brutalement interrompue quand M. Macron prononça la fermeture des établissements scolaires.
J’apprends via les médias l’organisation préconisée par M. Blanquer : l’école à la maison ? Oui mais comment ? Et surtout comment communiquer rapidement et efficacement sans rencontrer les élèves, leurs parents, les professeurs ???
La question majuscule se résume en un gigantesque Comment ?
Messages aux parents et aux élèves sur l’ENT (Espace numérique de travail) mais pour dire quoi ? ;
Crainte de donner de fausses informations ; rien n’est pire que de faire une annonce et de l’annuler tout de suite après… Déjà en temps normal, il est parfois difficile d’être compris…
J’ai deux jours pour informer et piloter la salle des professeurs, organiser un enseignement à distance auquel personne n’est préparé… Le fait que je suis loin de maîtriser l’outil informatique ajoute à mon angoisse.
Je suis assaillie de questions que je me pose à moi-même et que l’on me pose : ce Comment revient comme une litanie.
Comment organiser la communication avec les 620 élèves, les 1200 parents, les enseignants ? Comment anticiper l’inconnu ? Comment garantir la continuité pédagogique dans une telle situation, alors qu’il n’existe aucun moyen immédiat de connaître la situation de chacun (équipement informatique au domicile) et ses connaissances dans l’usage de l’ENT ?
Quand tout va bien, personne ne se pose ce genre de question…
L’imagination au pouvoir…
Le collège restera fermé la 1ère semaine, le temps que mes collaboratrices et moi-même puissions nous organiser ; nous nous retrouvons à trois dans le collège déserté. La communication avec l’extérieur s’élabore via l’ENT : messages aux parents et aux élèves : « Il est urgent de nous laisser un peu de temps »…
Du temps d’abord pour détricoter tout ce qui était prévu.
Et construire en simultané des solutions de remplacement, gardant à l’esprit la continuité du service public, l’intêret des élèves et les contraintes matérielles…
Un exemple : les conseils de classe du 2ème trimestre sont prévus du lundi 16 au vendredi 27 mars, en présentiel évidemment. C’est la 1ère étape de la formalisation de l’orientation pour le niveau 3ème, c’est à dire pour 145 élèves…
Annulation en la forme initiale ; les conseils de classe se dérouleront sur rendez-vous téléphonique avec le professeur principal, après échanges avec les équipes. Cet exemple illustre ce que j’évoquais au début de mon intervention, à savoir que la façon de gérer cette pèriode dépend pour moi en grande partie de la qualité des relations pré-existantes à cette crise. Les trois quarts des professeurs ont répondu présents, dans les délais, sans surprise. Les retardataires ou récalcitrants sont les mêmes que d’habitude !
Se met alors en place une navette d’échanges par mails pour remplir les bulletins et les envoyer aux familles. Mission accomplie pour ce 2ème trimestre…
Penser à gérer le quotidien…
Autre exemple qui a mobilisé (et mobilise encore) beaucoup de temps, et de patience : les voyages. Qu’il a fallu annuler, reporter, suspendre, avec une gymnastique lexicale qui aura de lourdes conséquences juridiques pour la suite, d’autant plus que tout se détermine en temps réel… De même tous les projets impliquant des intermittents du spectacle, les fournisseurs des repas, et j’en oublie certainement.
… Et de maintenir le « lien » avec la communauté éducative et au-delà
Le collège est resté « ouvert » tous les matins, avec une permanence téléphonique tenue à tour de rôle par mes collaboratrices et moi, et un suivi des mails. Il s’agissait de maintenir le lien et de le relancer avec tous ceux dont nous n’avions pas de nouvelles.
Beaucoup d’appels concernant des pertes d’identifiants et de mots de passe, des problèmes de connexion, des besoins de parler…
J’ai constaté que, contrairement à une idée reçue, les adolescents ne maîtrisent pas tant que çela l’outil informatique, dès lors que l’on n’utilise pas « leurs » réseaux sociaux .
C’est ainsi également que j’ai pris conscience que ce confinement avait mis en lumière un certain nombre de problématiques, qui sont autant de chantiers sur lesquels il faudrait travailler en y incluant cette nouvelle donne :
Cette crise a exacerbé les traits de caractère, les manières de travailler, d’agir et de réagir. Je n’ai pas constaté de revirement ou de révélation, ni chez les élèves et leurs parents, ni chez les enseignants et les personnels.
En m’appuyant sur les témoignages recueillis après le confinement et sur mon vécu, j’ai repris une catégorisation institutionnelle qui, si elle ne me satisfait pas vraiment , (je dénonce toujours le fait de ranger les personnes dans des cases), reflète malgré tout une réalité globale et pointe des axes de réflexion à développer.
Des élèves fragiles et fragilisés, des parents inquiets…
Les élèves décrocheurs avant le confinement l’ont été encore plus. Ils représentent 6% des effectifs environ, et sont repérés par leur silence partiel ou total aux sollicitations répétées des adultes via Internet.
Une nuance cependant pour deux élèves de 3ème, absentéistes et par le fait peu intégrés dans le groupe classe. Ils ont préféré travailler en distanciel, libérés de l’angoisse provoquée par le collectif en présentiel.
Les bons élèves le sont restés. Peut-être se sont-ils juste accordés la liberté de hiérarchiser leur investissement en fonction de leurs disciplines préférées… Ils se sont organisés en fonction des attentes des enseignants. Le cadrage parental s’est maintenu.
Les « moyens » enfin, fourre-tout qui rassemble ceux qui s’économisent, ceux qui font ce qu’ils peuvent, ceux qui sont peu motivés mais un peu scolaires quand même, etc… Eh bien ils se sont débrouillés pour rester connectés, et ont tenu tant bien que mal. Ils en sortent néanmoins très fragilisés d’après les professeurs.
Les élèves à besoins particuliers : ce sont majoritairement des élèves très suivis et encadrés par leurs parents qui ont pu maintenir un lien de qualité avec les enseignants…
Les primo-arrivants et mineurs isolés hébergés en foyers sont les grands oubliés de ce confinement. Ils n’ont pas pu bénéficier des enseignements à distance compte tenu de la barrière de la langue, du manque d’équipements et des difficultés rencontrées par les travailleurs sociaux. Ces derniers ont dû gérer des groupes de tous les âges et de toutes nationalités 24h sur 24, avec un ou deux ordinateurs à disposition.
Expliquer, rassurer, trouver des solutions
Les parents inquiets en temps ordinaire sont devenus extrêmement angoissés. Certains ont mis une pression difficilement gérable sur leurs enfants, amplifiée par l’enfermement et la proximité. Ils se sont manifestés par des mails et des appels téléphoniques redondants que nous avons gérés en expliquant, en rassurant et en recevant une exaspération (voire une agressivité) qui avait besoin de s’exprimer.
Beaucoup d’angoisse, de questions… et aussi parfois de mauvaise foi…
Remettre l’école de la République à la place qui doit être la sienne !
Ce confinement révèle à la puissance mille combien la A ce propos, je tiens à insister sur un point qui me paraît essentiel, et au sujet duquel j’aimerais bien trouver des solutions :
parole familiale authentique (c’est à dire se traduisant au quotidien par un positionnement) sur l’Ecole est primordiale dans la scolarité de l’élève. J’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte en écrivant ces mots, mais au moment ou j’écris, l’actualité nous le rappelle cruellement. Il faut que l’école de la République existe à la maison, et ne soit pas réduite à une garderie ou pire à un libre-service.
Alors, éduquer certains parents ??? Comment, je ne sais pas… mais je sais qu’il est urgent de (re)mettre cette question à l’étude. J’ai en tête des entretiens avec des parents qui semblent soutenir l’école mais dont les actes démentent ce soutien et ont un effet désastreux sur le comportement de l’élève.
L’après-confinement : un déconfinement ?
J’aimerais aborder encore quelques aspects de cette crise au regard de l’après confinement :
Nous avons rouvert partiellement l’établissement le 22 juin, pour finalement fort peu d’élèves, répartis en petits groupes, masqués et très encadrés.
Je m’attendais à des retrouvailles entre eux exubérantes, nécessitant une vigilance de tous les instants. Eh bien, pas du tout. La trentaine d’adolescents accueillis étaient perdus, voire amorphes. Ils ne retrouvaient ni leurs camarades de classe, ni leurs professeurs, ils étaient là mais n’avaient pas réellement cours. Je les ai accueillis par des paroles de bienvenue Les enseignants volontaires avaient prévu des temps d’échanges, des ateliers, etc… Rien de tout cela n’a été reçu comme prévu, beaucoup ne sont pas revenus. Pour ma part cette ré-ouverture tardive n’était pas judicieuse pour les élèves. Nous aurions pu (dû?) n’ouvrir que pour les adultes, volontaires bien sûr…
Solidarité et soutien
Néanmoins, afin de finaliser pour les élèves de troisième leur dernière année de collège et leur orientation, nous les avons tous convoqués et reçus individuellement avec le professeur principal. Cette rencontre a permis cette fois-ci un échange sincère, basé sur la confiance et cette fois-ci le plaisir de se parler.
Cela m’amène à aborder la place de la solidarité pendant cette période. C’est une notion à laquelle je suis très attachée et que j’ai souhaité transmettre à tous pendant le confinement, par des suggestions, des facilitations d’accès à divers outils informatiques entre autres.
Le bilan est en demi-teintes : les enseignants se sont très vite organisés et plutôt bien : rencontres par l’ENT, visio, groupes Whatsapp et autres, entre eux et avec leurs élèves.
Des chaînes par sms, mails, appels se sont mises en place.
Certains parents (dont une majorité de soignants) ont organisés des mises en commun et des modes de garde tournants.
Les élèves et la solidarité… Que dire ? Ils ont beaucoup communiqué via les réseaux sociaux. Heureusement pour le maintien du lien, malheureusement quant à certains usages pré-existants au confinement.
Dans un tel contexte, la solidarité repose en grande partie sur le numérique pour la chose scolaire. Je ne peux que déplorer et transmettre au rectorat les dégâts engendrés par la fracture numérique.
Pour terminer sur la solidarité et le soutien, j’ai sollicité à plusieurs reprises des partenaires extèrieurs qui sont intervenus à distance : des coachs et une personne écoutante sur le deuil, certains élèves ayant perdu des proches. La caisse de solidarité du collège a versé des secours aux familles en grandes difficultés, afin de compenser, un peu, la baisse de revenus. Nous avons voulu rester au plus près des familles et des élèves, conscients des limites imposées.
Un exercice inédit : anticiper l’inconnu !
En me relisant, je m’aperçois que je n’ai pas tout dit, mais comment épuiser un tel sujet ?
Quel paradoxe que d’avoir dû anticiper l’inconnu ?
Ce qui devait assurer la continuité de l’Ecole a été fait. J’ai des regrets concernant ceux que je n’ai pu garder au sein de cette communauté éducative malmenée, les personnels de l’Etat ont répondu présents sur le terrain et chacun a fait de son mieux.
Je pense que le travail autour de cette crise est loin d’être terminé car il faudrait reprendre un à un les problèmes qui ont émergé : la fracture numérique avec un équipement informatique de qualité pour tous (tablettes, clés 4G…), un travail à destination des parents (ne serait-ce qu’un temps d’échange pour commencer), une formation plus spécifique en début d’année pour que les élèves manient l’outil informatique scolaire , etc, etc…
Quelques mots concernant la rentrée, que j’ai recueillis auprès de mes anciens collaborateurs :
Rentrée très complexe au niveau organisationnel, vous vous en doutez. Les élèves n’ont pas changé de comportement, et heureusement dirais-je. Les enseignants rencontrent beaucoup de difficultés avec une majorité d’élèves de 6ème ; ce sont eux qui ont le plus souffert du confinement.
C’est volontairement que je n’ai pas abordé les relations institutionnelles. La distance entre l’administration centrale et le terrain s’est creusée pour moi, malgré un soutien de principe plusieurs fois renouvelé.
Le virus agit encore aujourd’hui comme un révélateur et un amplificateur des problématiques de notre société.
Je vous remercie pour votre écoute et j’espère que cet exposé vous a intéressé. J’espère aussi secrètement que nos échanges permettront de faire émerger des idées innovantes.
Des échanges nourris ont suivi cette intervention. Et aujourd’hui, au moment de publier ce témoignage, Laurence a souhaité transmettre à Galilée.sp le « Post-scriptum » ci-dessous :
POST-SCRIPTUM
En guise de conclusion, j’aimerais revenir brièvement sur mon intervention pour mieux m’en éloigner. Quand j’ai écrit ce témoignage, Samuel Paty était encore en vie, ainsi que les trois victimes de la cathédrale de Nice. La Covid-19 nous fait violence, certes ; mais la violence que l’humanité se fait à elle-même est sans commune mesure. Nous vaincrons certainement la maladie, je ne suis pas persuadée que nous arriverons à bout de notre violence. Avant d’entrer dans l ‘Education Nationale, j’ai travaillé pendant 22 ans en milieu carcéral comme éducatrice. J’ai côtoyé l’humanité sous plusieurs de ses facettes et ce sont ces expériences qui ont fait de moi la Principale de collège que j’ai été. Les êtres humains sont capables du meilleur et du pire, il nous appartient en tant qu’individus désireux de faire progresser la société de leur permettre d’accéder au meilleur.