Face au nouveau spectacle du monde, Galilée.sp a démarré
un nouveau chantier de travail : « Rallumons les Lumières ! ».
De quoi s’agit-il ?
L’ADN de Galilée.sp réside dans la promotion d’un service public adapté à notre temps.
Comme cela a été expliqué par Pierre Bauby lors de notre dernier petit déjeuner- débat, en France la notion de service public est étroitement liée aux valeurs des Lumières et de la République. Du reste, le mot République provient du latin « res publica » signifiant « chose publique » ou intérêt général. Ainsi, Les Lumières, au 18ème Siècle, n’ont cessé de lutter contre l’absolutisme monarchique. Celui-ci distinguait avec beaucoup de difficulté l’intérêt privé et l’intérêt général. Les nominations dans les fonctions publiques reposaient sur le népotisme ou des charges vénales. Les notions d’égalité devant les « charges publiques » (impositions et fonction publiques) ainsi que devant la loi étaient méconnues… C’est la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui posera les premiers principes de la conception moderne de l’Etat, du service public et de la fonction publique.
Or, aujourd’hui nous déplorons de très graves atteintes à l’esprit des Lumières.
Certes, cela n’est pas nouveau. Dès la fin du 18ème Siècle, Les Lumières avaient leurs contradicteurs tels Edmund Burke, Louis de Bonald, Joseph de Maistre… Ils étaient les tenants de la pensée réactionnaire, au sens premier du terme. Le 20ème Siècle aura été exécrable avec ses impérialisme et colonialisme, ses Hitler et Staline etc…
Mais, vaille que vaille, les grands empires ont été démantelés (notamment les empires Autrichien, Ottoman, Soviétique), les empires colonialistes également (Français, Britannique, Espagnol, Portugais, Hollandais…) et les démocraties occidentales ont triomphé de Hitler et, dans une certaine mesure, de Staline. Conformément à l’Esprit des Lumières, tout un nouveau droit international a été élaboré avec pour fin « La paix universelle » d’Emmanuel Kant , pour méthode la création d’institutions internationales multilatérales (SDN, ONU, UE etc.) et pour valeurs celles la « Déclaration universelle des droits de l’homme » de 1948 (inspirée de celle de 1789).
Las, avec l’effondrement du Mur de Berlin le 9 novembre 1989, les occidentaux ont cru au triomphe de la démocratie et de ses valeurs dans une grande partie du monde. De même, avec les printemps arabes de 2010/2012, on a également pu croire un moment au triomphe de la démocratie contre les autocraties dans l’ensemble des pays arabes de l’Afrique du Nord au Moyen Orient. Aujourd’hui même, nous voyons que des autocraties semblent vouloir reconstituer d’anciens empires ou du moins retrouver leur influence d’antan au mépris de leurs voisins et du droit international : Russie, Iran, Turquie…
Encore plus grave, au sein des pays dits « occidentaux », nous constatons depuis un certain temps de graves turbulences : émergence de régimes « illibéraux » (Pologne, Hongrie…), de partis politiques d’extrême droite ou populistes (France, Suède, Italie…) et de leaders « borderline » (Trump…).
Enfin, et ce n’est pas le moindre problème, nos pays – et notamment la France – sont travaillés par diverses forces centrifuges.
On connaît depuis pas mal de temps, après une longue période de déni ou de sous-estimation l’importance des phénomènes désignés aujourd’hui comme relevant du « séparatisme ». La plupart des banlieues de nos grandes villes et de plus en plus celles de villes moyennes ou petites sont affectées par la délinquance systémique autour, notamment, des trafics de drogue (20 à 30 homicides par an à Marseille ! …) et par la montée de l’intégrisme musulman. La question de l’intégration ne semble plus être, comme on l’a longtemps cru, de nature essentiellement sociale mais elle s’affirme de plus en plus comme culturelle. Sur le plan politique, les clivages anciens (gauche/droite), plus ou moins liés aux différences de classes sociales sont supplantés par un nouveau clivage pro/anti-immigration, laxistes/sécuritaires … A ce jeu, les partis d’extrême droite, notamment le RN, réussissent aisément à capter les suffrages des couches populaires, grâce à un discours à la fois « nationaliste » et « socialiste », c’est-à-dire « populiste ».
Une autre force centrifuge se manifeste de manière de plus en plus visible, elle est surtout présente à l’extrême gauche de l’échiquier politique : le wokisme, au sens large du terme.
Qu’est-ce que le wokisme ? Il s’agit d’un mouvement intellectuel né vers la fin des années 1990 sur les campus universitaires américains dans la mouvance gauchiste ( cf « La religion woke » de Jean-François Braunstein chez Grasset et « Pourquoi déconstruire ? » de Pierre-André Taguieff chez H&O). Ce mouvement se fonde au départ sur la « French theory », courant de pensée français qualifié de « post-moderniste » dans lequel se retrouvent des philosophes tels que Jacques Derrida, Michel Foucault, Gilles. Deleuze… Eux-mêmes se rattachant aux idées de Friedrich Nietzsche et Martin Heidegger…
Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement d’un mouvement intellectuel visant à déconstruire, comme se proposait de le faire Nietzsche qui voulait « démolir les vielles idoles au marteau », toutes les notions faisant partie de la culture occidentale : les grands récits sur la marche vers l’émancipation ou sur le progrès, les notions mêmes de vérité ou de raison, l’universalisme … Nous sommes aujourd’hui en face d’un courant idéologique qui prend place sur les décombres des anciennes idéologies (chrétiennes comme marxistes). Il affiche, comme force politique, une volonté au départ très légitime de lutter contre toutes les formes de domination dans différents domaines : sexe/genre, race, social … Mais il débouche sur une nouvelle religion, avec ses anathèmes, ses crimes blasphématoires, ses croisades, ses intolérances, son obscurantisme et ses violences. Il débouche également sur une guerre des cultures. Ainsi, et plus concrètement, nous avons pu voir en France une responsable politique des Verts se féliciter que son mari était « un homme déconstruit », comme nous avons vu le grand leader de LFI dénoncer chez nos policiers un racisme et une violence systémiques, de même certains leaders politiques admettent le port du voile par les femmes musulmanes en France tout en affichant leur soutien aux femmes iraniennes ! …
Il est grand temps de revenir aux valeurs de la République et des Lumières !
En France, comme à l’international.
Malgré les pénuries d’énergie, « Rallumons Les Lumières ! » …
Gilbert Deleuil
Préfet honoraire
Président du conseil d’administration
Galilée.sp