Nous sommes en octobre et c’est l’automne. La campagne va bientôt entrer dans le grand sommeil de l’hiver avant, en mars, la régénération du printemps qui commencera et relancera la végétation. Ce cycle des saisons et de la nature influe sur nous et sur nos rythmes collectifs.
À tel point que la campagne électorale des présidentielles de 2022 a commencé !
Les candidats et candidates se déclarent au fur et à mesure. Ils commencent à vendanger les voix au sein de leurs partis.
Ils testent des idées et les sondages commencent à crépiter. Les armes se préparent, les argumentaires s’élaborent pour faire mouche au printemps.
Une question lancinante refait surface dans les articles de presse. Faut-il supprimer des fonctionnaires ? Et si, oui, combien ?
Une question mal posée : « Combien d’emplois de fonctionnaires faut-il supprimer ? »
Cette question, mal posée, fascine encore, engendre des luttes stériles, des débats faussés ; c’est comme si cette question – éculée et usée par des joutes politiques d’hier – était devenue une question à résoudre.
Serons-nous capables de regarder les choses autrement ? Galilée.sp préconise d’examiner d’abord les finalités et de ne pas s’enferrer dans la chaîne des causalités.
Réfléchir à partir des causes, c’est garder le nez sur le guidon et s’embourber dans des questions d’origine du type « Quelle est l’origine du poussin, l’œuf ou la poule ? » :
Se demander combien d’emplois de fonctionnaires sont à supprimer, c’est poser la question des causes et sous-entendre un raisonnement. Lequel ? Le raisonnement selon lequel il faut prioritairement réduire la dépense publique et qu’il faut « tailler dans les effectifs » pour faire des économies.
Réfléchir à partir des finalités, c’est ouvrir le débat et définir les axes d’un projet :
quelles sont les missions de service public dont la France a besoin pour les vingt prochaines années et quelle fonction publique est alors nécessaire ?
Quel rapport avec la campagne présidentielle ? Justement… une campagne présidentielle, c’est le moment de se poser ensemble des bonnes questions pour ne pas s’engouffrer – inconscients – dans un nouveau quinquennat !
Galilée.sp fait « remonter le ludion » des questions
Oui, Galilée.sp a des méthodes qui ont fait leurs preuves.
Bien formuler les problèmes avant de se précipiter sur d’hypothétiques solutions, à Galilée.sp nous appelons cela « faire remonter le ludion ».
Nous utilisons une métaphore d’une expérience simple de physique.
Faisons connaissance avec le Ludion ; c’est une petite éprouvette (on peut y mettre une figurine) qui est immergée dans une bouteille de plastique. Lorsqu’on presse les parois de la bouteille, l’éprouvette descend ou monte, au gré de la pression exercée par la personne.
Par analogie, faire remonter le ludion, c’est faire remonter les questions vers les finalités. Puis, faire descendre le ludion, c’est s’orienter vers les solutions.
Voici une courte vidéo pédagogique de L’Université de Lille 1.
Il y a tant de ludions à faire remonter dans les politiques publiques !
Galilée.sp l’a fait en travaillant sur la question « De quels dirigeants publics a-t-on besoin ? » plutôt que sur la question « Faut-il supprimer l’ENA ? »
Vous avez pu lire les résultats de nos travaux dans nos colonnes.
Alors, au travail ! Osons nous poser ensemble les « bonnes questions » AVANT de chercher des solutions … Elles n’en seront que meilleures !
Relisons Lucie et Léon, page 198 du livre Pour une nouvelle philosophie de l’action publique, Garibaldi, Des Monts, 2018
« Les techniques de créativité nous permettent d’apprendre à sortir des « autoroutes de la pensée » (système de référence culturel, social, religieux, « tribal », qui nous entraîne à raisonner par référence à ce qui se fait ou ce qui existe) ».
Et…le premier acte de la créativité, cela consiste à bien formuler la question !
Catherine Gras
Alias Lucie des Monts
Présidente du comité d’orientation de Galilée.sp