« SANTÉ ET POLITIQUES PUBLIQUES »
Petit déjeuner du 15 avril 2019
Biographie succincte de Sarah Dognin dit Cruissat :
Docteur en Pharmacie – Nutritionniste – Toxicochimiste –
Professeur associé à l’Université de Lyon – Auteure et conférencière
Présidente de la Caisse d’Assurance Retraite et Santé au Travail Rhône-Alpes
Membre du Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER) Auvergne Rhône-Alpes ; Membre du Conseil d’Administration de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV).
« SANTÉ ET POLITIQUES PUBLIQUES »
Des montants qui donnent le vertige :
Les dépenses courantes de notre système de santé (Hôpitaux, maladies et invalidités) représentent 266 milliards d’euros soit 12% du PIB, et les prestations de retraites représentent 300 milliards.
Ces dépenses ont été multipliées par 2 en 30 ans
Parallèlement, une augmentation des polypathologies et maladies chroniques :
- Le nombre de cas d’obésité a triplé dans le monde depuis 1975,
- Le coût annuel additionnel de l’obésité est supérieur à ceux de l’alcoolisme et du tabagisme,
- L’espérance de vie sans incapacités régresse (sources INSEE),
- Le nombre de seniors augmente du fait du « papy boom » ; en 2050 on aura 2 fois plus de seniors qu’en 2016
- La performance en entreprise décline avec des salariés présentant des troubles de santé physique et mentale, voire des suicides de plus en plus tôt avec pour conséquences des accidents de travail et des arrêts pour maladie
Qu’est-ce que la santé?
Page d’accueil du site internet de Sarah Dognin dit Cruissat https://www.calmeva.com/
Etre en bonne santé, c’est maintenir l’équilibre biologique et métabolique, intrinsèque de notre organisme en fonction des sollicitations auxquelles nous le soumettons.
Ces sollicitations sont multiples : sociales, sportives, intellectuelles, professionnelles, ou environnementales…Et elles ne cessent d’augmenter depuis la révolution industrielle.
Optimiser nos capacités intrinsèques pour y faire face est donc un enjeu majeur pour conserver nos équilibres biologiques.
Ces équilibres dynamiques, sont gérés par l’unique carburant de nos organismes : l’alimentation, à partir de laquelle notre métabolisme puise ses matières premières : les nutriments.
Mais celle-ci doit être ciblée en fonction de nos propres besoins, des sollicitations demandées et de nos capacités d’assimilation internes.
Un état des lieux de ces besoins nécessite une exploration fonctionnelle à partir de bilans biologiques
Car nous ne sommes pas tous égaux : nos organismes ne sont pas tous sollicités au même moment, par les mêmes substances, sur une même durée et en même temps…
Ce sont précisément les nutriments disponibles qui vont permettre de faire face à tous les intrants qui n’ont pas de place dans notre échiquier métabolique en assurant une détoxication optimale et ainsi assurer la performance de l’organisme.
Parallèlement, nos organismes sont soumis à une évolution du « carburant » disponible en raison d’une évolution des cultures alimentaires.
Il y a 1000 ans, nous mangions peu diversifié et local. Nous nous nourrissions de tout ce qui se trouvait autour de nous.
Nous sommes ensuite entrés dans l’ère des cultures : nous avons introduit les céréales et les produits laitiers, et modélisé l’alimentation.
Or nos « bagages génétiques » ne se sont pas totalement adaptés à ces changements plus rapides que l’évolution de notre système interne.
Il faut garder à l’esprit que la nourriture est la seule matière physique extérieure que l’on ingère et qui a un impact métabolique.
Il est donc fondamental d’équilibrer nos réserves fonctionnelles face à ces intrants en perpétuel mouvement pour conserver une bonne santé.
Histoires de diamant et de charbon
Un organisme en pleine santé est un diamant, si bien organisé que la lumière va pénétrer aisément.
À l’inverse, un organisme fragilisé peut-être comparé à du charbon, une matière désorganisée, dans laquelle la lumière aura plus de difficultés à pénétrer et donc à rayonner…
Si tous les nutriments sont présents et bien en place, notre organisme va pouvoir rayonner.
Ne serait-ce pas la clé du bonheur et du bien-être ?
Une santé « spécialisée »
Aujourd’hui, l’appréhension globale de la santé se fait pathologie par pathologie, de manière ultra spécialisée et avec une approche réparatrice : soins, chirurgie…
Et les nombreuses sollicitations environnementales auxquelles nos organismes sont soumis, rendent complexe cette approche réparatrice très spécifique.
Pour prévenir les risques, optimiser la performance et améliorer les symptômes, la première clé est de veiller à ce que les matières premières soient bien présentes et opérationnelles, par une exploration à l’aide de la biologie fonctionnelle.
Besoin de changer de perspective…
Cela nécessite un changement de perspective avec une vision plus globale des capacités intrinsèques de nos organismes et la nécessité de se focaliser sur ce qui nourrit le corps pour le rendre optimal face à toutes les sollicitations auxquelles il doit faire face
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande d’optimiser les réserves fonctionnelles de l’organisme par une approche biologique.
Dans un second temps, et en cas de besoin, le soin sera ciblé.
Son efficacité sera alors augmentée si les réserves fonctionnelles sont optimisées.
Les enjeux et défis
La santé est l’enjeu majeur d’aujourd’hui et surtout de demain.
Un des premiers défis à relever est naturellement de parvenir à l’équilibre des comptes, car cet équilibre est souhaitable aussi bien pour nos dépenses, que pour nos ressources.
Il est aussi essentiel de renforcer les équilibres biologiques de nos organismes afin d’être plus performant et ainsi prévenir les risques de santé.
Le rôle majeur de la prévention
- Pour renforcer nos capacités intrinsèques afin d’être au maximum de nos performances métaboliques
- Prévenir l’apparition des pathologies chroniques et anticiper les risques
- Améliorer l’espérance de vie en bonne santé
« Booster » les performances, anticiper les risques de santé et réparer les symptômes, tels sont les enjeux d’une politique de santé publique réussie !
Les leviers : l’humain comme ultime ressource
Il convient de mettre l’humain au cœur du système en renforçant ses capacités et ses potentialités !
Nous devons travailler sur les équilibres biologiques et les sollicitations environnementales en amont du soin, et travailler sur le soin en amont de la perte d’autonomie.
L’humain au cœur des dispositifs, pour que l’individu soit au service du collectif…
Ce sont aux organisations d’adapter leurs fonctionnements aux besoins des personnes.
Et si des dispositifs ont fait leur preuve mais ne sont parfois plus adaptés, ils doivent être repensés. Pour Sarah Dognin, il est capital de rompre le cloisonnement entre la protection sociale, le sanitaire et le domicile et penser à financer prioritairement les personnes plutôt que les structures.
L’universalité de l’aide est fondamentale. Et cette approche transversale, tant clinique, biologique, environnementale que sociale, est la clé de la réponse aux maux de notre système actuel, qui s’illustrent aussi bien par la violence, les troubles psychiques, la montée du nationalisme ou le péril de certains de nos écosystèmes.
Propositions et solutions
Toutes les solutions se doivent d’être respectueuses de nos valeurs républicaines : liberté d’entreprendre (ou de ne pas entreprendre!), de travailler, l’égalité, l’équité, la solidarité, et la fraternité, qui passent inéluctablement par l’humain.
« Le maintien des équilibres »
- Biologiques, individuels, collectifs,
- Démocratiques, paritaires,
- De la Sécurité Sociale (on cotise en fonction de nos moyens et on reçoit en fonction de nos besoins…).
(photo extraite de la vidéo « 3 minutes pour comprendre la sécurité sociale »)
« La santé sous un nouvel angle de vue »
- Mettre en place des indicateurs pour anticiper les risques de santé
- Utiliser les biomarqueurs pour optimiser la performance et améliorer les troubles de santé physique ou psychique
- Poursuivre le repérage et renforcer le rôle de l’action sociale pour cibler les personnes en difficulté
- Réformer le système de santé en complétant l’approche réparatrice
- Augmenter l’enseignement de la nutrition et des sollicitations environnementales dans tous nos cursus de santé
- Inclure dans la formation initiale et continue l’enseignement des bilans biologiques prédictifs et préventifs permettant d’identifier nos capacités fonctionnelles et comprendre l’impact de l’environnement sur notre métabolisme
- Développer l’éducation à la santé
- Renforcer les partenariats avec les entreprises, institutions, associations, bénévoles
- Organiser les parcours de santé en associant les personnes au parcours, en proposant des parcours personnalisés et en assurant une meilleure coordination avec les professionnels de la santé et de l’alimentation
- Dans une société dans laquelle nous sommes tous coactifs, ou le travail et l’emploi sont impactés par le développement des outils numériques, où nous continuons à créer de la richesse, avec de moins en moins de main d’œuvre humaine, il est essentiel de désolidariser la notion d’employabilité de celle de travail, et d’universaliser les soutiens avec un revenu universel inconditionnel. Conservons ainsi nos libertés individuelles et notre solidarité nationale!
Une conclusion en trois mots :
Humain | Équilibre biologique | Revenu Universel Inconditionnel
Et pour en savoir plus sur le revenu universel inconditionnel :
(photo extraite du site « Vie publique »)