Galilée.sp, les fonctions publiques dans le mouvement
Appel à un sursaut républicain
Les résultats des récents événements électoraux français, à portée locale ou européenne, sont venus confirmer en France comme à l’étranger la perception d’un certain déclin moral et civique français, l’expression d’une défiance croissante envers les acteurs politiques, l’accélération d’un repli identitaire national – quand il n’est pas simplement territorial voire quasi-clanique dans certaines situations -.
Pour n’être pas isolée actuellement au sein des grands systèmes démocratiques, cette situation n’en est pas moins fortement inquiétante et elle nécessite un volontarisme en faveur de la réforme digne des temps de guerre qu’ont connu nos parents ou nos grands-parents, celui qui augure des renaissances à venir comme nous y invitent les actuelles commémorations.
La fatalité n’est en effet pas acceptable et il y a bien des manières d’être chacun porteur d’une petite lueur à transmettre et faire grandir, tout particulièrement quand on a la fierté de servir l’intérêt général.
Car bien davantage que ce qu’en rapportent les médias dont l’instantanéité a depuis longtemps pris le pas sur l’analyse commentée et discutée, cette apathie et ces renoncements rendent peu visibles de vrais dynamismes pourtant sous-jacents, portés par toutes les classes d’âge et sans doute présentes dans tout l’Hexagone, qui expriment des talents, révèlent des efforts, soulignent des initiatives sincères, portent une profonde envie d’entreprendre et une profonde volonté de servir l’intérêt général.
Mais ces dynamismes sont enfouis par l’effet de deux maux qu’il faut résolument combattre :
- D’abord la faiblesse du regard, celle qui affecte trop souvent nos responsables publiques qui se refusent à présenter une vision stratégique de la France et de l’Europe, et évidemment de nos administrations, instillant à la place la vision d’une mondialisation implacable et de ses mesures d’ajustements continuels motivées par des considérations réduites à leur résonance comptable de court terme.
D’une telle attitude, se nourrissent nationalismes et refus, sentiments diffus mais bien réels de nos concitoyens d’être ballottés par les événements et de n’être plus que des pions sans valeur dans un monde devenu inhumain et sans repère, d’où toute réforme et tout effort sont perçus comme des menaces dans un référentiel incertain de repères.
Bravo à Galilée d’avoir su initier très tôt un vrai débat sur le courage de réformer et d’entreprendre en soulignant les valeurs humaines, motrices de l’action collective, tout récemment encore dans le débat sur l’Europe. - Ensuite, l’acceptation tacite de l’affaissement d’une certaine partie du corps représentatif français, politique, social et économique, souvent coupé de la base sociale réelle et qui tend de surcroît à s’arroger des protections voire, dans certaines situations, des privilèges plutôt que de constituer des modèles et des repères qui donnent confiance. Plus que jamais, le devoir de s’insurger s’impose !
De ce mal encore étalé au cours de ces derniers mois dans l’actualité affectant des décideurs souvent revêtus du suffrage universel, jaillit le printemps de l’indicible révolte qui gronde aujourd’hui dans les urnes ou à côté d’elles, mais qu’en sera –t-il demain sans un sursaut républicain ?
Notre destin, inscrit dans un Monde désormais « fini » où la solidarité active et le respect des personnes, l’innovation et l’adaptation doivent être les moteurs de nos organisations, n’est pas terne mais il est rempli de promesses dans un Etat qui, comme le nôtre, a une Histoire qui s’adresse à l’universalité et dispose de tant d’atouts humains, géographiques, scientifiques, administratifs, et culturels.
C’est un enjeu majeur et bien évidemment notre administration publique française se doit d’y avoir un rôle stratégique, presque vital dans cette vision.
Plus que jamais, les administrations publiques au cœur de l’innovation !
Yannick GIRAULT, Membre fondateur