Aujourd’hui, dimanche 26 juin 2022, le président du conseil d’administration de Galilée.sp a l’humeur vagabonde en rédigeant son « billet d’humeur » …
Il a, bien sûr, grande envie de parler des élections récentes : n’étant plus tenu par une obligation stricte de réserve, pourquoi s’en priver ! D’autant que s’agissant de l’élection présidentielle et des législatives, c’est bien de l’avenir de notre pays dont il s’agit.
Le grand vainqueur de ces scrutins, surtout le deuxième, c’est l’abstentionniste. Cela témoigne d’une évidente et grave « lassitude démocratique » à laquelle il faudra bien remédier. Le deuxième sur le « podium » est le président Macron. Malgré toutes les crises d’importance gérées, il a été réélu et bien réélu. Cependant, les Français n’ont pas voulu lui donner tous les pouvoirs…
Pour la deuxième fois dans l’histoire de la Cinquième République, le président ne dispose plus d’une majorité à lui au sein de l’Assemblée nationale. « Jupiter » va devoir composer avec les autres dieux de l’Olympe !
Nos institutions renouent ainsi avec l’inspiration parlementaire initiale de Michel Debré. Le Parlement va, peut-être, retrouver son utilité démocratique de lieu de représentation du peuple, de tout le peuple en l’occurrence, de lieu de délibération et …de décision. On peut ainsi espérer que l’exutoire aux colères populaires sorte de la rue pour entrer de manière plus policée et constructive dans l’Hémicycle. A condition que les oppositions fassent preuve d’un sens minimal des responsabilités…
Plus particulièrement, que peut espérer Galilée.sp ?
Une meilleure considération des agents publics, une revalorisation de certains métiers vitaux pour nos concitoyens tels que ceux l’enseignement, de la santé, de la police, de la justice… La fin du décrochage des rémunérations du public par rapport au privé. Le déploiement d’un management public résolument humaniste, redonnant du « sens » aux missions, motivant les agents et permettant, au passage, de remédier à la crise des vocations affectant de nombreux secteurs de la fonction publique… Galilée.sp espère aussi que la réforme de la haute fonction publique ne débouche pas, au-delà des corps, sur la disparition pure et simple de la culture métier, sur la généralisation de nominations politiques ou de complaisance et, au travers de la « suppression de l’ENA, sur une perte de prestige détournant les meilleurs candidats du service public. Mais nous ne sommes pas pour le statu quo (comme si auparavant tout allait bien dans le meilleur des mondes !), et nous restons persuadés que le pire n’est pas certain…
Mais les vacances approchent, la nature sourit malgré les caprices d’une météo toujours plus clémente en Provence et je viens de résoudre une grave question : que vais-je lire cet été ?
Une fois de plus, je sens que je vais encore glisser sur la pente de l’utile, au détriment de l’agréable !
Je vais plutôt lire des essais que des romans ! On ne se refait pas …
En effet, au mois de mai, le conseil d’administration de Galilée.sp, dans le prolongement des travaux du conseil d’orientation, a fixé trois axes de travail pour les années à venir : un chantier « philosophique » sur les valeurs universalistes du Siècle des Lumières appliquées au service public d’aujourd’hui ; une réflexion sur la problématique de la confiance (en contraste avec la société actuelle de défiance généralisée) ; un autre chantier sur les « fractures démocratiques ». Ces chantiers seront la déclinaison d’un travail de réflexion transverse sur la démocratie, la république, le service public et l’action publique.
La nature de mes lectures va s’en ressentir…
Cet été elles porteront donc principalement sur l’étude des Lumières et de l’Universalisme : « Qu’est-ce-que les Lumières ? » d’Emmanuel Kant ; « Qu’est-ce-que les Lumières ? » de Michel Foucault ; « Le passé imposé » de Henry Laurens ; chemin faisant j’écouterai les 5 podcasts de France Culture sur « La critique de la raison pure » d’Emmanuel Kant… D’autres ouvrages sont à rechercher…
C’est là que l’on prend la mesure de ce que le Siècle des Lumières, inspirateur des valeurs de la Révolution et de la République, aujourd’hui malmenées, n’était nullement un mouvement de pensée strictement français !
Bon été à toutes et à tous !
Gilbert Deleuil
Préfet honoraire
Président du conseil d’administration